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Dans la nuit de dimanche à lundi 19 décembre les pays ont abouti à un accord : le Kunming-Montréal Global Biodiversity Framework. Diane Roissard, référente Biodiversité de LBP AM présente à la COP-15 à Montréal, récapitule les résultats de ce rendez-vous historique.
Après 2 semaines de négociations, les pays prenant part à la 15e édition de la Conférence des Partis de la Convention pour la Diversité Biologique ont abouti à un accord historique : le Kunming-Montréal Global Biodiversity Framework[1]. Sommet rassemblant société civile, académiques, institutions publiques et privées, la COP-15 Biodiversité de Montréal marquera les esprits pour la mobilisation record qu’elle aura généré auprès du secteur privé, en particulier les institutions financières. Par ailleurs, 150 d’entre elles dont LBP AM, représentant plus de 24 trilliards de dollars, ont apporté leur soutien au travers d’une déclaration[2] publiée le 13 décembre 2022.
En parallèle des négociations portant sur le contenu de l’accord, la COP représentait également l’opportunité pour l’ensemble des acteurs de partager leurs connaissances sur des enjeux complémentaires et de faire naître des coalitions et projets. Entre autres, le lancement de la campagne Nature Action 100 représente pour le secteur financier une opportunité d’agir en accompagnant collectivement les entreprises au changement. LBP AM rejoint ce mouvement et réaffirme les engagements pris dans sa politique biodiversité publiée à l’ouverture de la COP.
Moment clé de la COP-15 : l’annonce par Emmanuel Faber de la prise en compte des enjeux de biodiversité et de transition juste dans les standards de l’ISSB[3]. Couplée avec les avancées portées par la Taskforce for Nature-related Financial Disclosure (TNFD) et Science-Based Targets for Nature (SBTn), l’adoption de la cible 15 formalisant la nécessité pour les grandes entreprises et multinationales de divulguer leurs risques, dépendances et impacts sur la biodiversité se profile sous un jour favorable. Les investisseurs, par le biais du dialogue avec les entreprises, auront définitivement un rôle à jouer dans son atteinte.
La France semble par ailleurs bien engagée dans l’atteinte de la cible 14 avec son article 29 de la Loi Energie Climat. Point du texte très attendu, il demande, entre autres, d’intégrer la biodiversité dans les politiques et les réglementations, à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs, en alignant progressivement toutes les activités publiques et privées, les flux fiscaux et financiers pertinents sur les buts et objectifs du cadre.
Faire de 30% des terres et océans des zones protégées et restaurer 30% des écosystèmes dégradés à horizon 2030, réduire de 50% les pollutions liées à l’emploi de pesticides, réduire de 500 milliards de dollars par an les subventions et investissements faits en faveur d’activités nocives pour la nature… autant d’objectifs pour lesquels le secteur financier doit se mobiliser par le changement de ses pratiques. Les opportunités que représentent un tel changement tant pour les entreprises, la société et l’environnement ont été largement soulignées : établissement de pratiques agricoles plus responsables, changement des modes de production et de consommation vers plus de circularité, mise en place d’infrastructures permettant cette transition écologique, entre autres.
Le texte ainsi structuré se présente pour les institutions financières comme la boussole qui orientera tant les réglementations qui leur seront imposées que les actions qu’elles devront entreprendre. Inger Andersen, Directrice générale d’ONU environnement a déclaré « Nous ne pouvons pas nous permettre l’erreur de penser que nous avons le temps de notre côté ». Avec le Kunming-Montréal Global
[1] Le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming à Montréal est disponible ici
[2] La Déclaration du secteur financier lors de la COP6-15 Biodiversité est accessible ici
[3] Article sur le concept de durabilité par l’ISSB est disponible ici