2024 : une allocation diversifiée et agile 


Vues sur les marchés18.01.2024

Chaque mois, LBP AM décrypte l’actualité du marché en vidéo. Pour démarrer 2024, Xavier Chapard, stratégiste LBP AM, partage sa vision sur l’allocation d’actifs en ce début d’année dans notre rendez-vous "Vu(es) sur les marchés". 


​​​​​​​L’environnement macroéconomique devrait s’améliorer graduellement en 2024. La croissance mondiale ralentit encore, mais elle devrait commencer à se reprendre à partir du milieu de l'année. De son côté, la baisse de l’inflation vers des niveaux plus raisonnables devrait permettre aux banques centrales d’arrêter d’appuyer sur le frein et probablement de commencer à réduire leurs taux directeurs au cours de 2024. 

Cela dit, après la forte performance des marchés de la fin d'année, ces derniers sont positionnés pour un scénario quasi-parfait. Contrairement à nous, le consensus n’anticipe plus de ralentissement aux Etats-Unis en début 2024 et voit l’inflation revenir à la cible de 2% avant la fin de l’année ce qui semble optimiste pour les Etats-Unis alors que les pressions domestiques restent importantes. Et après le discours accommodant de la Fed en décembre, le marché parie sur des baisses des taux directeurs très rapides et importantes. Dans ce contexte de perspectives plutôt positives, mais de marge d’erreur très limitée, comment se positionner sur les marchés ? 
 

Allocation d’actifs

Le maître-mot de notre allocation d’actifs pour commencer l’année est la diversification entre classes d’actifs. Si nous sommes plutôt constructifs pour 2024 sur les actifs risqués, nous pensons que le marché reste un peu trop positif à court terme, même si le positionnement des investisseurs n’est pas excessif en l’état, ce d’autant plus que les incertitudes géopolitiques restent élevées et le calendrier électoral chargé. Enfin, le potentiel de surprises positives comme négatives notable justifie une volatilité qui devrait encore être importante. 


Obligations publiques

De leur côté, les taux d’intérêt sur les obligations publiques ont nettement reflué fin 2023. Ils restent assez élevés, mais sont déjà revenus à leur niveau d’il y a un an. Cette baisse devrait continuer avec la poursuite de la normalisation de l’inflation ainsi qu’avec le passage d’un cycle de hausse à un cycle de baisse des taux directeurs. Cela dit, les marchés anticipent déjà de nombreuses baisses de taux. Or, nous pensons que les banques centrales vont rester encore prudentes, au moins jusqu’au printemps. Par ailleurs, cette année le marché va devoir encore absorber beaucoup d’émissions de dette compte tenu de déficits publics importants et de la poursuite de la réduction du bilan des banques centrales. Au total, nous nous attendons à des taux toujours volatiles et sans direction marquée à court terme. Nous sommes neutres sur les obligations de dette souveraines, en privilégiant les maturités les plus courtes et en diversifiant nos expositions sur les différents pays de la zone euro.


Obligations d’entreprises

Nous restons exposés aux obligations d’entreprises européennes pour capter le rendement toujours intéressant alors que la fin du resserrement monétaire limite les risques. C’est en particulier le cas pour les entreprises financières. Mais nous restons très sélectifs sur les émetteurs les plus risqués dans un contexte où les défauts devraient continuer de progresser et que les primes de crédits sont revenus à des niveaux un peu faibles.


Actions

Notre positionnement sur les actions se situe à un niveau moyen en ce début d’année, avec une préférence pour les actions européennes et émergentes par rapport aux actions américaines. D’un côté, la valorisation des actions est raisonnable dans un contexte où les taux devraient plutôt baisser et où le risque de récession économique est limité. C’est surtout le cas en Europe où les actions s’achètent 12 fois les bénéfices, soit 10% sous la moyenne historique. D’un autre côté, les anticipations de profit nous semblent un peu trop élevées, surtout aux Etats-Unis où les marchés anticipent plus de 10% de croissance des bénéfices cette année. Or, le risque de pincement des marges est important dans un contexte de réduction du pricing power alors que les coûts salariaux et financiers restent dynamiques. 

Au total, le scénario plutôt porteur pour les marchés plaide pour une allocation moins défensive. Mais le fait que le marché soit déjà optimiste et que le risque de chocs géopolitiques perdure nous pousse à privilégier la diversification et l'agilité dans le positionnement sur les marchés.

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