Flexibilité et agilité dans l’allocation d’actifs


Vues sur les marchés25.07.2023

Chaque mois, LBP AM décrypte l’actualité du marché en vidéo. En juillet, Xavier Chapard, stratégiste de la Recherche, partage sa vision sur l’allocation d’actifs dans notre rendez-vous mensuel "Vu(es) sur les marchés". 

La hausse des taux directeurs n’est pas tout à fait finie. Les banques centrales ont encore surpris au mois de juin en annonçant que les hausses de taux allaient continuer cet été car les pressions inflationnistes restent trop élevées, en particulier sur le marché de l'emploi. Les taux directeur vont donc retrouver des niveaux qu’on avait plus connus depuis le milieu des années 2000, plus de 4% au-dessus du niveau du début de l’année dernière. 

Pour l'instant, les marchés ont bien réagi à ces hausses de taux, car la croissance économique depuis le début de l’année car la croissance économique est restée positive et l’inflation a commencé à se calmer. Mais la conjoncture montre des signes d’affaiblissement en dehors des Etats-Unis à l’approche de l’été. Le rebond des services qu'on connaissait depuis le début de l’année commence à s’essouffler en zone Euro et en Chine. Et cela compense donc moins la faiblesse du secteur manufacturier. Comment se positionner sur les marchés dans ce contexte ? 

Allocation d’actifs : la prudence est de mise  

Nous pensons que le marché est trop optimiste et qu’il faut rester plutôt prudent dans notre allocation d’actifs. En 9 mois, les marchés sont passés d’un positionnement très pessimiste à un positionnement un peu complaisant. L’apaisement des chocs purement inflationnistes liés au Covid et à l’énergie a permis d’écarter les risques de récessions inflationnistes, ce qui est le pire scénario pour les marchés. Mais ceux-ci sont désormais positionnés sur un scénario où il n’y a pas de ralentissement significatif de la croissance, malgré le resserrement monétaire abrupt. 
 

Obligations publiques :  des taux d’intérêt au plus haut  

Les taux d’intérêt sur les obligations publiques sont revenus à leur niveau d’avant le stress bancaire de mi-mars, soit des plus hauts depuis plus de 10 ans. D’un point de vue cyclique, la baisse de l’inflation et le ralentissement économique plaident pour une baisse graduelle des taux d'intérêt. Mais les taux devraient rester élevés dans les prochains mois compte tenu les pressions inflationnistes persistantes, l’accélération de la réduction du bilan des banques centrales et les déficits publics toujours élevés. Au total, nous attendons des taux toujours volatils mais sans direction marquée. Nous sommes donc neutres sur les dettes souveraines, en privilégiant les obligations de maturité plutôt courte en zone Euro. 

Une exposition aux obligations d’entreprises européennes 

Nous restons exposés aux obligations d’entreprise européennes pour capter le portage élevé, tout en restant très sélectifs en particulier sur les émetteurs les plus risqués. Les fondamentaux des entreprises sont globalement solides, ce qui devrait leur permettre de résister à une dégradation de leurs profits. Mais les défauts commencent à remonter, car l’offre de crédit se resserre pour les entreprises les plus faibles. 

Actions : un positionnement défensif  

Notre positionnement reste plutôt défensif sur les actions européennes et américaines. Il n’y a pas d’excès en termes de valorisation, en dehors de la tech américaine, parce que les profits sont très élevés. Mais la question est : « Ces profits peuvent-ils rester aussi élevés ? » C'est ce qu'anticipent les marchés dans leur scénario central, ce qui nous paraît optimiste. Nous pensons que les marges risquent d'être pincées à cause du ralentissement des chiffres d’affaires alors que les coûts des entreprises augmentent encore. Nous continuons à parier tactiquement sur le marché chinois, qui est très peu cher, et de façon plus durable sur les actions japonaises qui bénéficient de réformes et de cycles économique comme monétaire plus positifs. 

Pour conclure, l’atterrissage de l’économie et des marchés après le choc du Covid et les chocs géopolitiques n’est toujours pas terminé, ce qui maintient les incertitudes à un haut niveau. Cela amène de la volatilité, qui exige toujours de la diversification et de l'agilité dans le positionnement sur les marchés. 

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