Chercher de la valeur en étant très diversifiés

Stratégie & investissement10.10.2025
USA

L’économie mondiale s’est avérée bien plus résiliente qu’attendue en ce début d’année. En particulier, la demande intérieure américaine ressort très robuste depuis le 2e trimestre. En partie, ceci tient à des investissements dans le secteur de l’Intelligence Artificielle (IA) très importants. Aussi, dans le reste du monde l’activité semble avoir résisté, avec des effets négatifs moins marqués qu’attendus des politiques protectionnistes américaines.   

Cependant, les politiques protectionnistes mises en place par le président Trump, que ce soit une politique migratoire très restrictive ou la hausse des tarifs douaniers devraient ralentir la croissance américaine en cette fin d’année. En particulier, la hausse estimée du taux moyen de droits de douane sur les importations à près de 17%, contre 2,5% en début d’année, n’est pas encore effective sur les flux commerciaux. Cette montée sera graduelle et devrait participer à ralentir l’économie américaine dans les mois à venir en rognant le pouvoir d’achat des ménages et/ou les marges des entreprises.

La décélération de l’économie américaine devrait être modérée si on prend en compte la résilience actuelle. Néanmoins, le risque que le choc protectionniste ait un effet négatif plus marqué existe toujours.

Ce ralentissement modéré ne devrait donc pas faire dérailler la croissance mondiale. 
La croissance économique dans la zone euro reste solide, et on devrait commencer à voir les effets des mesures de la politique de relance allemande vers la fin de l’année. Ces dépenses d’infrastructure et de défense devraient aider l’ensemble de la zone à consolider la reprise en cours, qui reste encore faible. Le maintien d’une politique budgétaire expansionniste en Allemagne en 2026, ainsi que la montée en puissance des dépenses de Défense dans les autres pays de la région, sont aussi des facteurs rassurants pour l’avenir.

A ceci s’ajoute une BCE qui devrait maintenir une politique légèrement accommodante, stimulant le crédit dans la région. La BCE pourrait même aller plus loin, vu le risque d’une inflation qui pourrait passer sous la cible en 2026, d’autant plus avec la persistance d’un euro fort.

En Chine, l’économie devrait continuer à croître de manière modérée. Malgré le choc tarifaire américain, on peut raisonnablement s’attendre à ce que les autorités utilisent des mesures ciblées pour soutenir l’économie intérieure.

​​​​​​​Le ralentissement américain de la fin 2025, aura comme contrepoids, dès le début de 2026, l’exécution du budget expansionniste passé il y a quelques mois. Les baisses d’impôts et les crédits d’impôt sur l’investissement devraient soutenir la croissance.

En même temps, même si on doit s’attendre à une Fed qui devrait assouplir sa politique monétaire, ce mouvement sera contraint par une inflation qui devrait rester nettement au-dessus de la cible de 2%.

Malgré la relative résilience de la croissance et des banques centrales plus accommodantes, les incertitudes qui persistent sur l’impact des politiques américaines donnent toute sa pertinence au maintien d’une allocation d’actifs très diversifiée et de rester très agile dans l’ajustement de portefeuilles. Aussi, c’est toujours au sein de chaque classe d’actifs qu’on voit un terreau fertile pour générer de la surperformance.

Synthèse des vues 3 mois de la gestion par classe d’actifs

Après la forte performance des actions et du crédit cet été, les actifs risqués ont délivré en septembre des performances raisonnables, comme attendu. Cela dit, les actions asiatiques et l’or nous ont surpris avec un nouveau mois exceptionnel. Les taux des obligations publiques sont restés globalement stables après avoir intégré la reprise des baisses de taux de la Fed et l’incertitude politique française durant l’été.


Nous restons raisonnablement constructifs pour la fin de l’année 2025. Globalement, ce qui nous rend confiants, ce sont les baisses de taux attendues des grandes banques centrales hors Japon et la hausse des soutiens budgétaires, la résilience de l’économie et les résultats toujours solides des entreprises. En contrepartie, les incertitudes politiques élevées aux États-Unis (« shutdown », tarifs spécifiques, indépendance de la Fed) et en Europe (France), et surtout les impacts négatifs retardés des hausses de tarifs et de l'immigration zéro aux États-Unis sont des risques pour des marchés qui sont déjà assez optimistes. 


Dans ce cadre, nous restons diversifiés sur l'allocation entre les grandes classes d'actifs, mais renforçons notre positionnement sur les actifs en Europe qui intègrent des attentes plus raisonnables que les actifs asiatiques selon nous. Côté obligations, nous conservons nos expositions sur le crédit de qualité et les pays du sud de la zone euro, et renforçons la sélectivité sur le crédit risqué. Côté actions, nous achetons la zone euro, surtout par rapport au Japon

Synthèse vue des 3 mois oct 25

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