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Après les incertitudes générées par les tensions géopolitiques et l’adoption de vues bien plus prudentes sur les éventuelles baisses des taux des banques centrales, les marchés semblent se stabiliser. Le secteur de la technologie reprend même des couleurs, toujours porté par la demande associée au développement de l’intelligence artificielle et…de ses promesses.
Fig.1 Zone-Euro : Les services portent la reprise de l’activité,
alors que le secteur manufacturier reste à la traîne.
Dans la reprise de la Zone-Euro indiquée par les PMI, il est important de souligner la poursuite de l’embellie de l’activité en Allemagne et en France. Celle-ci est néanmoins essentiellement portée par les services. En effet, le secteur manufacturier reste à la peine. Selon l’enquête, en France, l’activité se serait davantage contractée en avril que le mois précédent. En Allemagne, la contraction dans l’industrie se poursuit à peu près au même rythme.
On le sait, la faiblesse de l’industrie est un phénomène mondial, mais la situation européenne se distingue par la faiblesse de la demande qui lui est adressée. En ce sens, le début de l’assouplissement monétaire pourrait aider à stimuler la demande, notamment du côté de l’investissement.
Fig.2 Zone-Euro : En Allemagne, comme en France, l’activité dans le secteur manufacturier reste médiocre.
Le contraste est saisissant par rapport à l’activité dans les services qui a connu un redressement fort en avril. En France et en Allemagne, l’indice des services retrouve des niveaux qu’on n’avait pas vus depuis près d’un an. Outre-Rhin, le sursaut est particulièrement remarquable avec l’indice montrant une expansion vive de l’activité. Pour la France, le redressement est aussi bien là, mais l’activité semble retrouver du dynamisme de manière plus modérée.
Néanmoins, comme l’indique l’enquête dans les deux pays, les tensions sur les prix restent très présentes.
Fig.3 Zone-Euro : Les services portent la reprise, avec un sursaut remarquable en Allemagne
alors qu’en France l’activité se retrouve enfin en territoire d’expansion.
Outre Atlantique, l’enquête PMI de S&P a surpris négativement. En effet, elle a montré une perte de vitesse marquée de l’activité en ce début de deuxième trimestre et ceci dans les deux secteurs, même si de manière plus forte dans l’industrie.
Ceci contraste avec la bonne dynamique qu’on constatait depuis le début d’année. L’enquête révèle que c’est une détérioration de la demande qui serait la principale cause de cet affaiblissement de l’activité. D’après l’enquête la détérioration de l’activité aurait conduit les entreprises dans certains secteurs à commencer à réduire assez fortement leurs effectifs.
Fig.4 Etats-Unis : Selon l’enquête préliminaire de S&P pour le mois d’avril, l’activité dans les services
comme dans l’industrie aurait ralenti de manière marquée.
En même temps, ce contexte plus dégradé se traduirait par des tensions sur les coûts moins marquées, notamment dans les services. Ceci semble surprenant compte tenu d’un marché de l’emploi qui reste tendu, même si les salaires décélèrent. En revanche, du côté du secteur manufacturier, il semblerait que les pressions sur les prix aient augmenté, notamment du fait des hausses des coûts des entrants.
Si effectivement les tensions sur les prix dans les services sont en train de s’atténuer plus rapidement, ceci serait une bonne nouvelle pour la Fed, notamment si elle s’accompagne par une décélération graduelle de l’activité.
Toutefois, il faudra voir si les enquêtes ISM début mai confirment cette tendance de ralentissement et surtout si les prochaines statistiques de prix confirment une modération plus importante de la progression des prix que ce que nous constatons depuis le début d’année.