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Le débat sur le réchauffement climatique est bien trop souvent posé en termes malthusiens simples : plus de croissance, c’est plus d’émissions de carbone ; donc la solution est de réduire la croissance. Il existe néanmoins une alternative avec une croissance plus intelligente, « propre », qui diminue les émissions carbone. Une croissance où la « productivité environnementale » s’améliore. L’Europe, par exemple, diminue ses émissions depuis plusieurs années, et c’est le cas de la majorité des économies lorsqu’elles dépassent un certain niveau de développement.
La baisse extrêmement rapide du coût de production des énergies vertes, par exemple, change la donne. Depuis le début de la décennie, le coût de production de l’énergie éolienne a baissé de 49%, celui de l’énergie solaire de 85%. Résultat, ces moyens de production offrent maintenant une alternative crédible aux autres sources … et leur croissance est exponentielle depuis le début du siècle. Les capacités installées de panneaux solaires dans le monde ont été multipliées par 7 entre 2010 et 2016, multiplié par 228 entre 2000 et 2016 ! Les capacités installées en 2016 étaient 68 fois plus élevées que prévu par les experts en 2002. Le changement de dynamique est radical.
Le défi est donc double. Il est d’une part technique : trouver des alternatives aux énergies que nous utilisons actuellement. Nous pensons que les progrès récents impressionnants sur les énergies renouvelables en font une alternative qui est maintenant crédible d’un point de vue économique. L’autre défi est financier : il faut financer cette transition. L’investissement en énergies renouvelables représente 0,3% à 0,4% du PIB mondial, contre moins de 0,1% il y a un douzaine d’année. C’est une amélioration intéressante mais insuffisante. L’argument est particulièrement pertinent pour les pays en voie de développement : c’est là que la croissance de la demande en énergie est la plus forte, et c’est aussi là que les contraintes économiques sont les plus importantes. Une technologie crédible et des capacités pour financer l’installation sont donc cruciales pour la trajectoire carbone future de la planète.
Les solutions existent, il s’agit de les mettre en place.