Taux Bas : Comment réallouer son portefeuille obligataire


31.07.2018
Taux Bas : Comment réallouer son portefeuille obligataire

Depuis deux ans, les économistes et les professionnels de la finance s’accordent à penser que les taux des pays core de la zone Euro vont remonter, ne pouvant rester durablement bas. Comment réallouer un portefeuille obligataire pour anticiper une hausse potentielle ? Un point sur les quatre principales options.

Après 10 années de baisse, de nombreux spécialistes des marchés obligataires avaient prévu la remontée des taux d’intérêts. Pourtant la hausse a été très limitée en Europe depuis le plus bas de 2016. La longue phase de baisse des taux et spreads a poussé les investisseurs institutionnels et assurantiels à augmenter la duration de leur portefeuille avec le temps, pour aller chercher les rendements les plus attractifs. Cette stratégie a été efficace puisque les taux et les spreads n’ont cessé de baisser et les portefeuilles se sont bien valorisés.

Néanmoins, le tournant n’est peut-être pas loin. Le processus de normalisation est en cours aux États-Unis depuis que la Réserve Fédérale a commencé à augmenter ses taux directeurs. En Europe, les craintes politiques sur l’Italie et la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine peuvent s’estomper, et la BCE a clairement annoncé la fin du Quantitative Easing (QE) pour décembre 2018.

Aujourd’hui, pour les investisseurs institutionnels, cette augmentation du risque est particulièrement problématique, étant donné le niveau des taux : une remontée même légère, aurait un impact négatif immédiat sur les valorisations de portefeuilles obligataires car les niveaux trop faibles de rendement ne peuvent compenser l’effet de marché.

Dans ce contexte difficile, quelles sont les différentes possibilités pour les investisseurs ?

Quatre manières de réorienter un portefeuille obligataires s’imposent parmi les solutions possibles, chacune présentant ses avantages et inconvénients propres.

  • Baisser la duration pour faire face à la hausse des taux: une réponse évidente mais non sans risques (contraintes de gestion actif / passif prohibitives, taux de rendements plus faibles, mauvaise corrélation de la couverture avec le portefeuille sous-jacent).
  • Augmenter le risque de crédit pour obtenir un rendement supplémentaire: il s’agit d’investir dans des titres présentant une notation crédit inférieure et déplacer ainsi une partie du portefeuille Investment Grade vers l’univers Crossover (notation BBB / BB, voire vers des obligations convertibles, la dette émergente ou bien encore le High Yield.
  • Rechercher la flexibilité via des stratégies de performance absolue obligataires : l’intérêt majeur de ces stratégies réside dans leur possibilité d’adaptation aux différentes conditions de marché, et donc dans leur capacité à générer des performances positives, même en cas de marchés adverses.
  • Capter les primes d’illiquidité: de plus en plus d’investisseurs institutionnels et assurantiels se tournent vers les investissements obligataires peu liquides. Leurs stratégies d’investissement de long terme et leurs passifs stables les conduisent naturellement vers ce segment qui offre un surplus de rendement par rapport aux marchés classiques en contrepartie d’une liquidité moindre.

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